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Expressionisme

L’expressionnisme caractérise mon travail en animation.
L’agressivité des représentations que je produis est liée aux mouvements expressionnistes (peinture, cinéma).

Dans la structure des images, je brise les mouvements des personnages. L’animation est cassée, brute. Les corps sont découpés, les personnages sont sectionnés.

Je casse la vitalité de la caméra, comme si elle devenait un caillou très lourd, rendant impossible le déplacement des spectateurs dans les décors et les images du film.

La caméra devient un outil qui aimante, dont l’attraction est plus forte que la gravité terrestre. Elle est inerte et le héros gravite dans son champ apparaissant et disparaissant.

C’est le héros du film qui tourne comme un satellite autour d’elle (et des spectateurs), figée au centre du dispositif cinématographique, exerçant son attraction.
L’agressivité de cette vision angoissante, nous propulse dans une dimension parallèle où rien n’est réel et où tout est tiré du réel.
C’est une matière violente arrachée à la vie comme les lignes et les couleurs dans les toiles de Kirchner.

Cette fois je resserre mon travail au corps. Corset.
Au corps du personnage. C’est l’endroit où va se dérouler l’affrontement.
Je cherche à fragiliser la structure physique du personnage HT. Je frappe et je tente de trouver la faille, de l’élargir.
HT est puissant et solide. Un corps de boxeur, massif.
Comme un granit que j’attaque au burin.

Je vais le fragiliser, l’effriter, le réduire jusqu’à la glaise biblique.

Je vais reprendre les photos d’Antonin Artaud pour travailler sur la partie 2. La fragilité du corps soumis à l’éruption de la folie.
La partie 3 est acquise. Je sens parfaitement la direction dans laquelle je vais avancer.