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Hiroshima

Le flash de l’explosion nucléaire a décoloré la pierre et le béton. Les organismes ont impressionné les minéraux en 1945. Je savais que c’était arrivé, je connaissais leur « existence », mais c’était seulement des photographies d’empreintes. La possibilité de leur manifestation m’impressionnait. Je connaissais ces images, comme celles d’un « spectacle » lointain.

Là, à Hiroshima, j’ai ressenti leur magnétisme. Il n’y avait plus d’image, pas de doute, pas de trucage, pas de photographie, ni de témoignage traversant l’espace et le temps. C’était là, à Hiroshima.

Je ne voyais ni son visage, ni son sexe, ni son âge. On avait déplacé les pierres contre lesquelles son corps s’était tenu pour l’exposer, mais cet artifice de mise en scène était sans importance, invisible.

L’essentiel était devant moi, son « essence » échappait à toute architecture.

Matière noire série photographique.