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Je mange du taureau

Je travaille à rendre HT le plus vivant possible, qu’il exprime à l’écran une force carnée, charnelle. Sa présence organique sensible semblera fragile, atteignable. Il faut que le public le croit vivant, pour qu’il meurt complètement.

Je ressent toujours le stress du ring, être défait. Il y a une issue. C’est la règle. Et c’est lui qui meurt à la fin.

Je pense toujours au Terrier de Kafka. Mais l’autre jour, j’ai écrasé un escargot sans faire attention. Voilà, c’est ça. Un escargot auquel on va briser la coquille. Son corps baveux est perdu dans les débris saillants de sa « maison », il est mort ou vif. Ondulant légèrement, entre mon dégoût et ma pitié.

L’escargot est en route pour le chaos.

Le boxeur tombe lourdement, terrassé, l’escargot ondule et bave dans les débris. Dans le Terrier, le personnage a cette même volonté d’échapper à la mort (présente à son esprit, contaminant son corps), mais il n’est pas aussi ridicule que l’escargot écrabouillé sur la pelouse. Comme on dégoupille une grenade, j’ai « décoquillé » HT dans la partie 3.