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Buto

Je pensais devoir animer HT avec une intention visible de filiation au Buto. Mais c’est dans la partie_02 que je pense l’avoir le plus exprimé. Il y a un équilibre difficile à trouver entre le grotesque et le risible. Le Buto traduit au premier degré la représentation des corps survivants des explosions atomiques de Hiroshima et Nagasaki, leur folie convulsive, incontrôlable, au delà de tout réalisme. Une humanité transcendée dans les radiations, entre longue vie et agonie.

Partie_03, il ne s’agit pas de ça. Tout a brûlé, mais rien n’est irrémédiablement irradié. Tout est stérile, mais c’est un bonheur, une chance. Il faut fertiliser, avec du sperme. Il faut modeler toutes les choses à son image. Il n’y a pas de découplage du corps et de l’esprit, cherchant chacun à fuir la catastrophe dans un mouvement permanent, ici, le corps cherche à se prolonger lui-même, encore et toujours, pour toujours, même brûlé, même cuit et foutu, il se réinvente en se clonant, en se métastasant, il se reproduit primitivement à l’infini, tant qu’il éjacule. Le prolongement du corps est le désir. Le désir est le prolongement de sa survie. Sur une faille du temps, comme un disque rayé, il réplique son désir dans un décor vide. Il bégaye sa petite jouissance.